• Véronique Sanson | 2015

Véronique Sanson
Olympia, Paris
 
6-7 avril 2015

Drôle de sensation à la fin du concert du 6 avril à l’Olympia : tout simplement celle d’avoir vu le show du siècle, le concert sansonien parfait, une tuerie absolue ! Les lumières rallumées, dans un Olympia qui se vide, on tombe sur Frankou lâchant : “J'ai dû la voir sur scène 730 fois, comme toi sûrement, mais ce soir, c'était quelque chose !”. Dès le lendemain, au cruel jeu des comparaisons, Jérôme, grand habitué du premier rang, est du même avis pendant que d'autres en coulisses préfèrent celui du 7. Et pour Véronique ? Celui du 6 aussi, indiscutablement le meilleur des deux. Une chose est certaine : pêchus, hyper maîtrisés, farcis de trouvailles visuelles ou sonores, voilà encore deux concerts qui méritaient la captation !


Lundi 6, d’entrée de jeu, on sent Véronique de belle humeur. Le show est bien rodé, elle avance en sécurité, bardée d’amour, avec comme une furieuse envie de s’amuser – tout en restant hyper concentrée. On guette les petits bonus : les virgules de guitare de Basile Leroux, les trouvailles de François Constantin, ou bien les nouveautés made in Mehdi et Rycko, tout ce qui fleurit ça et là (c'est le printemps), ponctue une phrase, habille joliment un accord de piano. Sans oublier l’imparable jeu de Loïc et son regard que cherche Véronique pour conclure tel titre, ou encore la folie douce de Steve Madaio (ce soir, c’est une bague de lumière rouge qu’il glisse dans la main de Véronique tout en arborant des fibres lumineuses en guise de moustache !). Également, ces nouveautés dans les éclairages, déjà hyper classieux (par exemple, depuis quelques shows, un projecteur orange sur Loïc les bras en apesanteur avant le break à la fin de Monsieur Dupont pour éviter les applaudissements avant l’heure). 




La présentation des musiciens s’étoffe au fur et à mesure qu’avance la tournée. François Constantin est rappelé à justifier son statut d’“l’homme le plus fort du monde”. Loïc Pontieux a de nouveau droit à quelques vers de cette chanson de Michel Berger spécialement revisitée pour lui. Le show de Rycko vire au strip-tease et c’est maintenant Véronique elle-même qui déboutonne sa veste (mardi soir, le coquin en avait du coup choisi une avec au moins 8 boutons !). Et notre trombone préféré est devenu Bernard Papillon Camoin, sans qu'on sache trop pourquoi… En présentant Mehdi, Véronique se montre, comme toujours, d’une honnêteté sans faille, avouant : “Ça m’énerve de dire tous les soirs la même chose” avant de retenir ce micro que lui réclame Dodo pour sa présentation de la “Queen of ryzeum and blues” ! Elle ajoute aussi dorénavant un hommage pas tout à fait anodin : “Je les remercie de m’avoir supportée depuis si longtemps, dans mes bons et mes mauvais moments.”

Il faut également mentionner le  tour de force que représente l’intro « si sensuelle » de Monsieur Dupont. En parler au singulier est une erreur : le bougre ne joue jamais la même chose ! Ce n'est pas une intro mais une impro par concert !

Par exemple, ici, celle de Chambéry (2 avril 2015)
   
Toutefois, la perfection n’intéressant pas Véronique, elle se fend d’un petit pain au beau milieu de Je me suis tellement manquée… tellement parfaitement inattendu qu’elle fixe un instant son clavier d’un œil soupçonneux ! 
Noté également ce lundi, ce sentiment qu’elle a subitement été rattrapée par l’émotion au plus fort de Ma révérence

Plus rigolo, il y a aussi ce nouveau sketch (“Il y a quelque chose qui bouge dans ma chaussure gauche”) qui lui sert d’alibi pour sortir de scène et aller s’en griller une avant les rappels au piano ! Mais ça ne marche que si on lui demande ce que c’était à son retour : à Chambéry, c’était une crevette. Lundi soir, un lapin ! Mardi, personne n'a demandé… :-)


En coulisse, on se régale de voir Dominic Lamblin (promo internationale chez WEA pendant les années américaines) se remémorer des souvenirs salaces avec Steve Madaio, devant leurs femmes actuelles respectives (y a prescription…). Le photographe de Bestimage est déçu : Louane (Ze Voice) est sortie sans passer par la case backstage. On lui indique la présence de Juliette… mais il ne sait pas qui c’est. Louane ne sera donc pas immortalisée aux côtés de Véronique, mais postera sur sa page facebook le joli mot suivant : 
On croise aussi Charles Pasi, première partie de ces deux concerts. Beau gosse, bon instrumentiste (guitare, harmonica) et interprète, lui et son guitariste ont su mettre le public de l’Olympia dans leur poche, ce qui n’est pas rien.  

Dans la rue, vers 1 heure du matin, on croit sentir encore trembler sous ses pieds le sol de l’Olympia pendant les rappels… et on pense aux écrans qui, dans les chaumières, ont déversé leur flot de mauvaises nouvelles anxiogènes pendant qu’on se nourrissait de toute cette belle énergie. Antidote contre le négatif ambiant, cet espoir d’équilibre donnerait presque l’illusion, le temps d’une soirée, qu’on vit sur une belle planète… Quel beau métier que celui d’apporter du bonheur aux gens, quand même !


(Les photos illustrant cette chronique sont des captures de la vidéo de Julie Debrackeler, Ma révérence ici)

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